La conservation-restauration en archéologie

Fort-e d'une expérience de terrain internationale (France, Suisse, Grèce), je propose les services suivants :

  • Interventions de stabilisation in situ et prélèvements en motte : tout matériau.

  • Interventions de conservation-restauration en laboratoire : matériaux organiques, céramique.

L'approche archéologique de la conservation-restauration se distingue principalement par sa dimension scientifique. L'intervention de conservation-restauration se doit de ne pas compromettre les données archéologiques d'un artefact, qui est en premier lieu un objet d'étude (composition, tracéologie, analyses C14, données biologiques, etc.). Une intervention vise principalement à stabiliser la matière et à en permettre la conservation et l'étude. Par la suite (et si nécessaire), la restauration permet de redonner une unité visuelle à un artefact, et d'en faciliter la lecture par le grand public

L’intervention sur site

L'intervention sur site a pour but la stabilisation du mobilier archéologique avant acheminement et traitement dans un centre de conservation ou laboratoire. Elle peut concerner tous les matériaux en fonction de leur état de conservation.

La collaboration entre archéologues et conservatrices-restauratrices est primordiale au succès d'une intervention sur site. La prise en charge le plus rapidement possible du mobilier fragile par un-e spécialiste permet d’assurer la meilleure conservation possible. 

La céramique et le verre archéologique

Une fois en laboratoire, les interventions de conservation et de restauration peuvent avoir lieu, par exemple :

Le nettoyage est généralement la première étape d'une intervention. Il permet par exemple de redonner sa lisibilité à l'objet, de mettre au jour ses décors (peintures à froid, glaçures, modelés, etc.), et de permettre une bonne adhésion entre les fragments à l'assemblage.

La consolidation de la matière peut être nécessaire, particulièrement si elle n'est pas cohésive (pulvérulence, mauvaise résistance mécanique, formation de feuillets, etc.). Le consolidant est choisi en fonction de l'état de conservation, mais également des impératifs matériels et de conservation.

Le dessalement concerne les céramiques contenant des sels solubles. Ces derniers étant hygroscopiques, ils réagissent aux changements d'humidité dans l'atmosphère et peuvent entraîner des altérations structurelles et de surface importantes. Lorsqu’ils sont présents, leur extraction est fortement recommandée pour assurer et faciliter leur conservation sur le long terme.


L'assemblage/le collage
permet de retrouver les volumes d'un objet et empèche la perte de fragments. Il est parfois nécessaire pour retrouver le profil d'un artefact. L'adhésif employé dépend de l'état de conservation, mais également des impératifs matériels et de conservation.

Les réintégrations d'éléments manquants peuvent être structurelles, il s'agit de supports necessaires à la cohésion de l'objet et à sa bonne conservation ; ou bien esthétiques, ce qui permet, généralement pour le grand public, une meilleure compréhension et lecture de l'objet. Sur les céramiques archéologiques, il est courant de faire des comblements à 1 mm en retrait de la surface originelle, et colorés un ton en dessous de celui de l’objet. Cependant, il existe de nombreuses techniques de réintégration colorée plus ou moins discernables : pointillisme, Tratteggio, aplats colorés, imitations de textures…

Vue sous microscope binoculaire d'un verre archéologique présentant une altération en feuillets nécessitant une intervention de consolidation.

Coquemar, XIIIe siècle, Conservé à l'unité archéologique de la ville de Saint-Denis, France

Intervention dite “archéologique”
-
Asssemblage avec comblement structurel 1 mm en retrait de la surface originelle. 
- Réintégration colorée avec reprise des décors. 

Avant réintégration

Après réintégration

Buffle dynastie Tang, Chine. Collection privée.​

Intervention dite “illusioniste”
- Asssemblage avec comblement esthétique à niveau.
- Réintégration colorée dite "illusioniste".

Les matières dures animales et humaines

Les matières dures animales et humaines (os, ivoire, dentine, etc.) ont une double nature chimique : organique (collagène) et minérale (hydroxyapatite). En fonction du contexte d'enfouissement, l'une ou l'autre est mieux conservée. 

L’intervention de conservation-restauration sur ces matériaux peut s'apparenter à celle sur la céramique, avec des notions similaires de consolidation, assemblage, etc. Cependant, leur nature bicomposante peut parfois rendre difficile une intervention de conservation-restauration, puisque les matériaux organiques et minéraux n'ont pas les mêmes exigences. De plus, ces artefacts portent énormément de données scientifiques qu'il est essentiel de préserver : traces d'usage, de façonnage et de découpe, données ADN, isotopiques ou carbone 14... 

Conscient-e de cetee complexité, j’ai fait du traitement des matières dures animales et humaines l'une de mes spécialités.

Intervention sur un bucrane néolithique

Bucrane d'aurochs, site archéologique de Menneville dit "derrière le village", période Néolithique, Culture céramique linéaire (Linearbandkeramik, LBK), Rubané Final du Bassin de la Seine (RFBS), entre 5100 et 4900 BCE.

*Objet préalablement traité et prélevé par les archéologues* 

- Dégagement du témoin de son conditionnement. 
- Retournement par gangue plâtrée et fouille fine de la motte. 
- Dégagement, nettoyage, consolidation et stabilisation de la surface inférieure. 
- Retrait des gazes en surface, posées par les archéologues (jusqu'à 9 couches). Nettoyage de la surface, consolidation et stabilisation.
- Comblement des lacunes structurelles.
- Réintégration colorée des lacunes au ton des sédiments, décision prise en concertation avec l’achéologue responsable, et en respect avec la nature archéologique de l’artefact.

Les matériaux organiques archéologiques gorgés d’eau

Par matériaux organiques, on entend généralement ceux issus du monde du vivant. En archéologie, il s'agit principalement du bois, du cuir, et des matières dures animales et humaines (minéralo-organique). Cette dénomination comprend aussi des matériaux plus rares comme l'ambre ou le lignite, et toutes autres fibres végétales et animales. 

Les matériaux organiques (hors matières dures animales et humaines) se conservent rarement, et généralement dans des conditions d'enfouissement très spécifiques. En France, il s'agit souvent de contextes humides et gorgés d'eau. Une fois mis au jour, il est impératif d'intervenir rapidement pour éviter une altération irréversible de la matière. La stabilisation à long terme des matériaux organiques gorgés d'eau se fait par imprégnation, par exemple de polyéthylène glycol suivi d'une lyophilisation. 

J’ai la chance d’avoir été formé-e au traitement de ces matériaux au laboratoire Arc'Antique à Nantes, ainsi qu'au musée cantonal de Lausanne, en Suisse. 

Il m’est possible d’intervenir sur site afin de stabiliser et/ou prélever les artefacts gorgés d'eau avant leur transport vers un laboratoire spécialisé. Il m’est également possible d’intervenir sur les matériaux organiques secs déjà traités et conservés en réserve ou en salle d'exposition (suivi sanitaire, intervention suite à un sinistre, restauration pour exposition, etc.). 

Cependant, je ne dispose pas actuellement du matériel nécessaire à l'imprégnation et à la stabilisation à long terme des matériaux organiques archéologiques gorgés d'eau.

Vue sous microscope binoculaire d'un bois archéologique gorgé d'eau après stabilisation au polyéthylène gylcol (matériau blanc venant combler les cellules altérées du bois).

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